Anav Silverman est la correspondante internationale du Sdérot Media Center. Elle a organisé et effectué des visites à Sdérot pour les diplomates étrangers, des fonctionnaires de l’ONU et plus récemment pour l’ambassadeur britannique en Israël. Mme Silverman a donné des conférences sur la vie à Sdérot à travers l’Angleterre, au Canada et Amérique du Nord. Elle écrit également sur Sderot et d’Israël pour les questions liées à de nombreux journaux et sites Web de nouvelles en Israël et aux États-Unis. Elle a acceptée de répondre aux questions de JSSNews et invite les lecteurs à la contacter pour tout renseignements supplémentaires.
JSSNews: Anav Silverman, vous qui êtes à Sdérot, comment se passe la vie actuellement ? Est-ce que l’opération Plomb Durci à changé quelque chose pour les habitants de la région ?
Anav Silverman (A.S.): La vie à Sdérot est plus calme à présent et le nombre d’attaques à la roquette sur la région a largement diminué depuis l’opération en question. Cette dernière a donné aux habitants la chance de se détendre un peu et de tenter de reconstruire une vie normale, une vie de routine qui ne se concentre plus seulement sur les sirènes et les explosions. Toutefois, la vie n’a pas repris son cours normal ici. Depuis la fin de l’opération, il y a eu plus de 270 roquettes de tirées sur Sdérot et sur le Néguev occidental, dont personne ne parle dans les médias. Le dernier Tzeva Adom (nom hébreu pour “alerte rouge”) en date était le lundi 2 novembre, en pleine nuit. La roquette a frappé le Néguev mais une fois de plus, cela montre l’instabilité imposée par les terroristes.
Je peux vous dire que, même aujourd’hui – pourtant en pleine trêve -, quand des habitants de Sderot entendre l’alerte rouge, ils entrent dans un état de panique. Lors de la rentrée des classes en septembre, les enfants de Sdérot sont allés à l’école en s’attendant à ce que des roquettes soient envoyées… Et pour cause, c’est une tradition du Hamas d’envoyer des roquettes sur les enfants le jour de la reprise. En tout cas, tout le monde ici s’attend à ce que les tirs de roquettes reprennent de plus belles à un moment donné. Et les gens se préparent -le gouvernement a financé la construction de nouveaux bunker partout à travers la ville. Nous avons désormais des refuges partout dans la ville… Mais cela ne crée pas pour autant plus de tranquillité.
JSSNews: Avez-vous quelque chose de particulier à faire savoir à propos des missiles Qassam, du terrorisme ou de l’opération Plomb Durci ?
JSSNews: Quel est le sentiment général des habitants de Sdérot, maintenant que personne ne parle plus de la situation sur place malgré ces attaques incessantes ?
A.S.: Les habitants de Sdérot sont habitués à cela. Même pendant les moments où les tirs s’amplifient, la couverture médiatique accordée à cette région est quasi-nulle tant que personne ne meurt. La douleur, le choc et le traumatisme des habitants de Sdérot qui vivent ces explosions de Qassam depuis neuf ans n’a jamais été un «élément nouveau» pour les médias qui préfèrent les effusions de sang et la destruction à grande échelle. Une maison de Sdérot détruite dans un attentat à la Qassam (nom de la roquette du Hamas) ne sera jamais un élément “sexy” comme peu l’être un entrepôt de l’ONU utilisé par les terroristes et détruit par l’armée.
Sur le même ton, les centres de traumatologie de Sdérot sont confrontées à une potentielle fermeture en raison des coupes gouvernementales dans l’administration et le financement des ONG. Aujourd’hui, vous avez 45000 habitants vivant à Sderot dans le Néguev occidental vivant un traumatisme psychologique important après presque une décennie d’attaque. Les habitants de Sdérot ont absolument besoin de l’aide de ces centres pour tenter de retrouver une vie normale.
Alors que Gaza reçoit des milliards de dollars d’aide internationale, le reste du monde tourne le dos à la situation des traumatismes que les terroristes du Hamas ont créés pour d’innocents Israéliens vivant dans le sud. Voilà une injustice dont on entend pas parler.
A.S.: Il est important de se rappeler que Oferet Yetuska (le nom hébreu pour “Plomb Durci”) a donné aux habitants de Sdérot et du sud un peu de repos Israéliens contre les attaques de roquettes mais que, durant cette «trêve» imposé au Hamas, celui-ci se réarme pour reprendre la guerre contre Israël. Mais plus que les roquettes, le Hamas pourrit aussi le système d’éducation des enfants de Gaza. Il leurs apprend la haine et la destruction de l’Etat Hébreu. Il incite les enfants au martyr et il produit un effet psychologique grave contre ces derniers. Pour l’heure, la paix n’est pas réalisable.
JSSNews: Le Sdérot Media Center a bien voulu répondre au juge Goldstone concernant son fameux rapport. Quelle est votre réaction à propos de ce dernier?
A.S.: Le rapport Goldstone n’est qu’un document anti-Israël de plus, créé par l’ONU. Son but est de délégitimer Israël même quand il s’agit de se défendre face au terrorisme. La seule différence entre ce rapport et les autres et que celui-ci est un peu plus long que d’habitude et il constitue une nouvelle étape dans l’évolution de la vision de l’ONU de poursuivre Israël à La Haye. Noam Bedein, le Directeur du SMC (Sdérot Media Center) a comparu devant la Commission Goldstone à Genève pour présenter le dossier de Sdérot. Si vous souhaitez plus de détails à ce propos, je vous invite à regarder ce document.
JSSNews: Qu’en est-il du gouvernement israélien justement? Pensez-vous qu’il est vraiment “présent” au quotidien auprès de la population de Sderot ou ne fait-il qu’agiter les bras ?
JSSNews: Le Hamas a désormais des roquettes assez puissantes pour cibler Tel-Aviv, quel est le véritable changement pour les israéliens?
A.S.: Il n’est pas surprenant que le Hamas ait des roquettes encore plus puissantes pouvant atteindre Tel-Aviv – leur but étant de terroriser l’ensemble d’Israël, et pas seulement Sdérot et le sud. Si la Knesset (le parlement israélien) avait été construit à Sderot, la réponse aux attaques à la roquette aurait été très différente. Le Hamas a un seul objectif à l’esprit et travaille sans relâche à détruire l’État juif d’Israël pour le remplacer par un gouvernement islamique radical.
A.S.: Nous espérons que le gouvernement israélien met la sécurité du peuple israélien en avant dans ses priorités. Nous espérons qu’il garantisse que tous les résidents de toutes les régions d’Israël puissent vivre en paix et en sécurité.
JSSNews: Le SMC à créé une troupe de théatre qui parcourt le pays. En quoi est-ce important ?
A.S.: Le Sdérot Community Traitment Theater (SCTT) est important parce qu’il soutient les habitants de Sdérot et montre le côté “Sdérot” du conflit de Gaza. Ce projet de théâtre a commencé il y a un an lors de dramatiques séances de thérapie réservés aux lycéennes Sdérot. Des lycéennes traumatisés par les attaques perpétuelles. Les filles du théâtre de Sderot ont alors, avec un psychologue et le directeur du théâtre, créés la pièce. Elle s’intitule “Les enfants de l’Avenue Qassam”. Elle est bien sûre basée sur une histoire vraie, celle des étudiantes. L’objectif de cette pièce est d’influencer l’opinion publique et la communauté internationale en montrant le côté humain de la région.
A.S.: Les comédiennes ont déjà joués de Sdérot à Jérusalem. Elles ont d’ailleurs connu un immense succès en montrant ce qu’est la vie sous la terreur des roquettes. Notre objectif est à présent de jouer le spectacle directement dans l’enceinte de la Knesset puis de faire voyager la troupe à l’étranger. En attendant, vous pouvez voir la vidéo du spectacle ici. JSSNews: Quelles sont les prochaines représentations de la troupe ? Et pourra t-on assister à une représentation à l’étranger ?
JSSNews: Avez-vous un message à faire passer aux français qui vous lisent ? Avez-vous besoin d’une aide particulière ? De dons ?
A.S.: Nous devons rapidement lever des fonds pour continuer à parrainer le projet de thérapie. Il nous faut aussi des fonds pour que la troupe de Théatre puisse poursuivre son chemin à travers Israël et à l’étranger. Si quelqu’un veut faire un don, il peut l’envoyer à l’adresse suivante:
Sderot Media Center
PO Box 472
80100, Sderot
Israël
Vous pouvez également contacter directement le directeur du Sdérot Média Center par email: noam(@)sderotmedia.com. (enlevez les parenthèses autour du @)
Merci pour cet article .
Il faut le diffuser le plus possible autour de nous.
Quelle leçon de courage que ces habitants de Sderot