Une récente étude menée par le centre NATAL (Centre Israélien pour les Victimes du Terrorisme et de la Guerre), montre que près de 56% de la population de Sdérot souffre, d’une certaine manière, des attaques palestiniennes à la roquette. Selon le rapport présenté le 24 novembre par le Dr. Roni Berger, le directeur du centre NATAL, près de la moitié de la population est affecté soit physiquement soit émotionnellement par les dégâts des roquettes palestiniennes.
Plus de 4.000 résidents de Sdérot souffrent de symptômes post-traumatiques liés au stress (SPTS), et un tiers des enfants de la ville, âgés de 13 à 18 ans, présentent des désordres traumatiques liés à ces attaques.
Les SPTS sont des réactions compliquées liées à la terreur. Selon l’Institut National de la Santé Mentale, cela implique un mal être physique de la personne. Les personnes qui développent ces symptômes, ont souvent étés en contact avec des victimes de ces évènements tragiques… Ou bien sont-elles mêmes des victimes du terrorisme.

En général, les symptômes du SPTS débutent trois après les faits, mais cela n’empêche pas, que dans certain cas les SPTS commencent quelques années après les évènements. Quant à l’arrêt de ces problèmes, ils fluctuent entre six mois et plusieurs années. Pour certains patients, ces maladies psychologiques deviennent chroniques.
“Les premiers symptômes de cette maladie sont généralement une accélération du rythme cardiaque, la bouche sèche, la sensation d’avoir la langue endormie, un sentiment d’évanouissement ou celle de ce sentir paralysé” affirme Gabi Schreiber chef du service psychiatrie de l’hôpital Barzilia d’Ashkelon.
Le Dr. Adrianne Katz, chef Centre pour la Santé Mentale de Sdérot explique que l’impacte du choc des roquettes sur les victimes empêche le patient de reprendre une vie normale pendant plusieurs mois. Selon elle, “beaucoup de victimes des roquettes palestiniennes souffrent de dépression, d’insomnie, d’anxiété aigüe et ont des troubles graves quand il s’agit de retourner vers la routine traditionnelle”.
L’étude de NATAL prouve que presque 50% de la population de Sdérot connaît directement quelqu’un qui à été tué par une attaque palestinienne à la roquette. Et ce chiffre monte à 65% quand il s’agit non plus d’une personne tuée mais blessée. Autre chiffre inquiétant, 90% des citoyens de Sdérot ont déjà vécu l’angoisse d’une explosion de roquette dans leur maison, école, entreprise et/ou quartier résidentiel.
Le Dr. Mina Zemach et le Dahaf Polling Institute ont quand à eux, conduits une autre étude intéressante. Ils ont comparés les résultats de Sdérot avec ceux menés dans d’autres villes israéliennes, hors de portée des missiles palestiniens. D’un côté, ils ont donc mis un groupe test d’habitants de Sdérot, de l’autre, un groupe d’habitants d’Ofakim (même groupe socio-économique mais qui vivent sans terrorisme quotidien). L’étude montre que le besoin psychologique des habitants de Sdérot est énorme puisque ces derniers sont allés au moins 3 fois plus, consulter un conseiller (comme un rabbin) ainsi que le docteur de famille.
Le Dr. Roni Berger explique qu’il y a différentes raisons à la souffrance des habitants de Sdérot. Selon elle, les “endroits sécurisés de Sdérot sont peu nombreux et insalubres. L’unité sociale est petite. Le niveau population de la ville diminue sans cesse et ceux qui restent se sentent abandonnés”.
Selon Tsahal, 45% des roquettes Qassams tirés depuis la bande de Gaza visent Sdérot.
Si les adultes de Sdérot montrent de gros problèmes traumatiques lié au stress l’étude montre qu’il n’en est pas de même pour les adultes de Gaza. Quand aux enfants, 75% d’entre eux souffrent de ce problème à Gaza alors qu’ils sont 86.6% âgés de 12 à 14 ans à en souffrir à Sdérot.
“Seule une minorité de ceux qui souffrent des SPTS recherchent de l’aide” selon ce qu’affirme Dr. Berger au Sdérot Media Center. C’est d’ailleurs pour cela que le centre NATAL à été créé. Il s’agit d’une ONG qui cherche à venir en aide aux habitants de Sdérot qui ne n’étudient pas la possibilité à se faire aider. “L’équipe de NATAL fait du porte à porte depuis deux ans grâce à nos unités mobiles. Nous visitons les familles de Sdérot, nous leur offrons une aide sociale réelle. (…) Nous enseignons aux familles comment faire face au stress lors de chacune de ces attaques à la roquette”.
“Malheureusement, ceux qui ne savant pas comment réagir deviennent des patients aux problèmes aggravés” ajoute le Dr. Berger. “Ceux qui réagissent “bien” ne sont pas pour autant immunisés par les symptômes traumatiques. Ils continuent en général à payer le prix de ces attaques palestiniennes mais de manière différente. On remarque par exemple des relations souvent tendues au sein de la famille ou au travail.”
Une autre sonnette d’alarme est à enclencher. L’impacte psychologique des tirs de roquettes palestiniennes est largement sous-évalué au niveau médiatique (en Israël comme dans les médias internationaux). Les résidents de Sdérot vivent pour la huitième année consécutive sous le feu de Gaza et, psychologiquement, les effets empirent d’année en année. Le pire dans ce concept; est que ce traumatisme n’est pas vraiment pris en compte… Même par les habitants de Sdérot eux-mêmes. Et le fait que les roquettes bombardent tous les jours la ville ne fait pas prendre conscience réellement de ces désordres. En fin de compte, cette panique et ce stress n’accentuent qu’une seule chose: le fait que les résidents de Sdérot se sentent chaque jour un peu plus seuls, un peu plus isolés.

*Translated by Jonathan-Simon Sellem

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